L'INDICIBLE

"La rhétorique devrait être enseignée au Lycée dès la classe de première. C'est un projet politique : une société dans laquelle les individus sont plus éclairés et exigeants est une société où ils seront plus en mesure d'exercer leur citoyenneté. Une démocratie, c'est un régime où le pouvoir rhétorique est partagé". Clément VIKTOROVITCH (Docteur ès Sciences Politiques - Professeur de Rhétorique)

lundi 14 juillet 2008

5) Les humiliés de Sarko (extrait du Nouvel-Obs du 10/07)

  • Un ministre important voit ses plates-bandes quotidiennement piétinées par Sarko. Quand on lui demande pourquoi il ne dispose, de son propre aveu, "d'aucune marge d'autonomie", il soupire : "Le fait d'être devenu président n'a pas rassasié son appétit de pouvoir."
  • La cohorte des humiliés de Sarko va s'élargissant. Derniers en date : les syndicats. "Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit" a-t-il lâché pour montrer ses muscles devant le dernier Conseil National de l'UMP.. Une vraie provoc. pour les syndicats, qui vient juste après le coup de force du pouvoir sur les 35 heures au mépris du dialogue social. Ulcérés, les leaders, Thibault, Chérèque et Mailly, promettent à Sarko un automne chaud !
  • Il y a aussi les humiliés permanents, comme François Fillon, Premier Ministre, mais squatter de fait à Matignon, ou comme Devedjian, secrétaire général de l'UMP en titre, mais au pouvoir rogné par tous les bouts...
  • S'y ajoutent enfin les humiliés occasionnels : car Sarko est ainsi fait qu'ayant été élu numéro un de l'exécutif, il estime avoir barre sur tous les responsables du secteur public. Pas seulement sur ceux qu'il a nommés, comme les membres du gouvernement, pas seulement sur les hauts fonctionnaires, tenus au devoir d'obéissance, mais aussi sur les patrons d'entreprises publiques qui bénéficient pourtant de statuts d'autonomie.
  • Ainsi, Sarko se comporte comme s'il était le véritable président de France-Télévisions. Plus exactement, son appétit de pouvoir étant sans limites, il se conduit en président-directeur des programmes de France 2 et France 3.
  • Devant cette boulimie sans frein, force est de s'interroger sur la nature du sarkozysme comme pratique du pouvoir. Lors de sa conférence presse de début d'année, Sarko avait moqué Laurent Joffrin (directeur de Libération), pour avoir osé insinuer que la France tendait à devenir une "monarchie élective". Dénoncer "le pouvoir personnel", c'est rétro, la gauche le fait depuis de Gaulle, lui avait répondu Sarko. Pourtant, le fondateur de la Ve République était moins vorace que l'actuel hôte de l'Elysée. De Gaulle estimait que la Télévision devait être "la voix de la France", mais il ne se mêlait pas de ce que les Français devaient regarder à 20h30 !
  • Le sarkozysme, c'est l'excès de pouvoir permanent. Ancien avocat, Sarko s'assoit sur les textes, qu'il s'agisse de la Constitution ou des statuts de France-Télévisions, pour imposer en toutes circonstances ses desiderata. Parce qu'il est grisé par son pouvoir et parce qu'il professe le plus profond mépris pour tout ce qui n'est pas lui. Tous des nuls, sauf moi, voilà la plus ancrée de ses convictions. Nul, François Fillon, nulle la quasi-totalité des ministres, nuls les membres de son cabinet, nul Devedjian, nuls Patrick de Carolis et Patrice Duhamel de France-Télévisions.
  • La dernière humiliée : l'Armée, La Grande Muette ! "Vous êtes des amateurs, vous n'êtes pas des professionnels", y compris le chef d'état-major, Bruno Cuche, qui du coup démissionne !

(Extrait de l'article d'Hervé Algalarrondo du Nouvel Observateur du 10 juillet)

Mais où va-t-on avec un type si méprisant et... si méprisable ???
A bientôt, GUY